Retour à Eaux croisées

 
Anaïs Comerly
 
 
– Out, out, brief candel!
Life’s but a walking shadow, a poor player That struts and frets his hour upon the stage, And then is heard no more; it is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury, Signifying nothing. –

W. Shakespeare, MacBeth
 



 

Quelques gouttes
Un jeu bizarre
Une déroute
Un faux départ
Mal sans l’être
Comme un souffle noir
Mal sans être
Qui n’a pas de mémoire
Arrêt sur visage…

Un roman d’une page
Le cauchemar d’une journée
Qui crie à nos yeux éveillés
La réalité en contrechamps
Vaporeux et fuyant
Arrêt sur mirage…

Souffle d’absence
Il fait un air brûlant
Qui asphyxie mon corps mourant
Pas de goût dans l’âme
Eclats de mémoire dans la bouche
Un calme farouche
Un coma profane
Des blessures d’orage
Des larmes sages
Une ombre déambule
Et l’on se regarde mourir
Doucement
Un arrêt sur vestibule
Une revanche sur le sang
Pas de « je » sans réponse
Pas de vie en quinconce
Le vent boit l’orage
S’envole une autre page
Arrêt sur message…

Seule
Sa peau oxygène mes mots
Seules
Ses mains possèdent les points saillants
De mon regard
Seule
Sa voix encre mes lettres
Dans ses yeux seuls, ma vie s’interprète
Arrêt sur image

 



 
S’ENFUIR
Réécriture du texte original
La Porte de l’Ouest de K. White




la lueur tranquille
d’une nuit
l’éclat d’or ambré
les prunelles

                      des chats

de rapides nuages
suspendus
des goélands
le regard nu
la souplesse
des ronces
leurs griffes

                      de chats

les roses sauvages
les gouttes
de larmes
posées en corolle
la lumière folle
du velours
en pointe
aux pattes

                      des chats

les truffes glacées
respirent
le rêve
de pluie
accroché aux fines moustaches

                      des chats

frôlement sincère de réalité

 

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